Les collections scientifiques facilitent non seulement la recherche fondamentale, mais elles ont aussi des applications pratiques. Elles offrent notamment l’accès à des organismes qui ne seraient pas faciles à trouver dans la nature. Des objets de comparaison sont ainsi disponibles pour toutes les questions imaginables. Il est possible, à des fins médicales par exemple, de distinguer les animaux venimeux des animaux inoffensifs ou de suivre les évolutions sur des périodes prolongées. Les collections sont ainsi des témoins de la disparition dramatique des insectes observée au cours des dernières décennies : elles révèlent qu’une grande partie de la diversité bourdonnante des insectes a disparu.

Les cocktails venimeux des nombreuses vipères fers-de-lance d’Amérique du Sud sont effectivement mortels, mais ils sont aussi utilisés en médecine pour lutter notamment contre les cellules cancéreuses. Les différentes espèces se ressemblent à s’y méprendre, mais leurs venins sont très différents. Les collections permettent alors des comparaisons afin de bien déterminer les espèces.

Des entomologistes de Krefeld (Allemagne) ont capturé des insectes dans des pièges et pesé leur butin pendant 27 ans. Ils ont ainsi pu montrer en 2017 que 75% de la masse d’insectes d’autrefois avait disparu. Ce constat bouleversant a révélé l’incontestable visibilité de la disparition des insectes et provoqué des remous à l’échelle internationale.