MEK – J2 T2 1 – Le béton, un matériau génial et problématique
Une ligne directe relie le béton à l’océan de l’ère jurassique : le béton est une roche artificielle composée de ciment, d’eau, de sable et de gravier. Le ciment se fabrique à partir de calcaire et de marne. Or ces matières premières sont issues d’animaux qui peuplaient l’océan jurassique, comme les coquillages et les étoiles de mer.
Ces animaux marins fixaient le dioxyde de carbone CO₂ – comme ils le font encore aujourd’hui – grâce à un processus chimique complexe pour former leurs coquilles ou leurs squelettes calcaires.
La combustion de ce calcaire destinée à la fabrication du ciment rejette dans l’atmosphère le CO₂ contenu dans les coquilles. Comme pour la combustion du charbon, du pétrole ou du gaz naturel, ce sont donc les vestiges d’un monde révolu qui menacent notre avenir.
Notre monde est tout entier façonné par cette roche artificielle qu’est le béton. Depuis les années 1930, sa production a été multipliée par 60 à l’échelle de la planète.
Si l’on déversait la quantité de béton produite chaque année sur la ville de Berne, elle formerait une couche de 240 m de haut – soit plus du double de la hauteur de la cathédrale.
La majeure partie du dioxyde de carbone CO₂ provient de la combustion du charbon, du pétrole et du gaz naturel. Vient ensuite la production de béton, qui représente 5 à 8 %.
La recherche et l’industrie testent en permanence des méthodes pour réduire les émissions de ce gaz à effet de serre dans la fabrication du ciment ou pour fixer à nouveau le CO₂ libéré.