MEK – K2 T1 A1 – Paradis des fossiles et gisement de matières premières
Le Jura : un paysage romantique et sauvage qui façonne le visage et l’histoire de la Suisse. Mais derrière ce décor très terrestre se cache un autre monde.
Il y a 200 millions d’années, une mer tropicale recouvrait ce paysage. Les coquillages et les squelettes d’animaux marins, comme les ammonites ou les étoiles de mer, se sont transformés en imposants dépôts de calcaire : la chaîne du Jura.
C’est pourquoi cette région exceptionnelle représente entre autres un gisement de fossiles d’une grande valeur scientifique.
Par ailleurs, le calcaire constitue la base du ciment qui sert à la fabrication du béton. Or la cuisson du calcaire pour obtenir du ciment produit des quantités considérables de dioxyde de carbone CO₂.
L’immense cirque rocheux du Creux du Van, dans le Jura neuchâtelois, est à la fois une attraction touristique, une réserve naturelle et un paysage calcaire exceptionnel. Les parois rocheuses plongent à plus de 160 mètres de profondeur. Le panorama sur les Alpes, les lacs et les vallées jurassiennes est à couper le souffle.
Mais la plongée dans le passé est tout aussi impressionnante : devant nos yeux, on voit comment les quantités de sédiments des fonds marins se sont formés il y environ 155 millions d’années – couche après couche, à partir des vestiges calcaires laissés par les êtres vivants de la mer du Jura.
Ces archives ouvertes de la Terre témoignent donc aussi de la vie intense régnant jadis dans cette mer tropicale qui recouvrait presque toute l’Europe et une partie de l’Asie.
Cette roche qui date de l’ère jurassique constitue l’une des principales matières premières de l’humanité. Ces dépôts très anciens sont exploités dans des carrières du monde entier. Le calcaire s’utilise en premier lieu dans la fabrication du béton. Mais pas seulement.
Les carrières représentent aussi souvent une aubaine pour la science car certaines couches calcaires abritent des fossiles, merveilleusement bien conservés, du monde marin de jadis – des ichthyosaures jusqu’aux ammonites.
Parallèlement, la combustion du calcaire liée à la production de béton émet d’immenses quantités de dioxyde de carbone CO₂. Comme pour le pétrole, le charbon et le gaz naturel, la combustion des matières premières issues du passé réchauffe notre planète.